jeudi 10 décembre 2009

Ces gens sont insupportables, ils gémissent sans arrêt.
On peut les entendre depuis sa chambre. Pourtant sa chambre est bien isolée du bruit: le vacarme des ouvriers dans la grande rue ne l'atteint pas. Pour couvrir leurs lamentations il faut laisser en marche l'aspirateur et le sèche linge (certains jours il faut aussi laisser le micro-onde tourner avec une tasse en plastique)
Leurs jambes passent par-dessus les marches, les talons donnent des coups secs sur le bois, ils s'embrassent dans le corridor. Ses insomnies l'empêchent de s'endormir, leurs langues s'agglutinent sans scrupules, sans retenue.
Sa position, il ne la trouve jamais avant longtemps. Voilà déjà 4 heures qu'il s'enroule, il a chaud, il transpire, sa peau se colle aux draps, il tape du poing contre le mur.
Il pense. Le corps à bout de souffle mais l'esprit si vif.
Et les autres qui s'enlacent dans le corridor.

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